(publié en mai 2018)
C’est une étude que j’ai trouvée fascinante à plusieurs titres :
- en tant que lectrice je me suis reconnue dans de nombreuses situations décrites
- le travail de recherches, la transcription des ces travaux font de ce livre un plaisir de lecture, de réflexions, de retrouvailles avec sa pratique de la lecture
- des « retrouvailles » aussi avec de nombreuses personnes ou sites que je suis ou que j’ai pu suivre sur internet. C’était comme une promenade en terre connue pour le coup.
Ce livre détaille, dans différentes parties, la circulation physique du livre (prêts, échanges, reventes), la conservation ou non des livres par les lecteurs, puis les échanges, discussions sur les livres et les différentes modalités que cela peut prendre, et enfin les relations au livre via annotations, citations etc (la partie qui m’a le moins intéressée, je dois dire: il n’y a bien qu’à la fac que j’annotais des photocopies des pages des livres [même pas sur les livres eux-mêmes] nécessaires aux travaux de TD ou d’exposés. Et écrire des citations sauf cas très exceptionnels, non plus).
Je me suis d’autant plus retrouvée dans ce livre que je suis à la fois lectrice; participante à deux comités de lecture (un pour lequel les discussions portent sur les coups de cœur du moment, l’autre dans le cadre d’un prix local organisé par le pôle littérature de la Maison Gueffier. Pour le second comité, il faut nécessairement argumenter un peu plus que le simple « j’aime/je n’aime pas » qui reste toutefois le point d’entrée de toute discussion); bénévole à la bibliothèque du village ce qui implique de faire des choix pour les acquisitions, aider et orienter les lecteurs dans un contexte de bibliothèque en milieu rural – le lectorat adulte et les pratiques de lecture sont plutôt sur des livres grand public très balisés, du roman terroir (en gros tout ce que je ne lis pas, donc un savoir à apprendre pour pouvoir proposer ces livres qui me sont globalement étrangers et en même temps tenter de proposer d’autres thèmes. Et parfois ça fonctionne).
Je suis aussi utilisatrice de liseuses. Cela a été très simple pour moi de passer d’une lecture papier à une lecture numérique, ce d’autant plus que j’étais (et je suis toujours) une très grande lectrice d’articles, billets sur internet.
De l’utilisation des livres numériques, ce qui m’intéresse c’est de pouvoir acquérir des livres qui ne seront pas nécessairement des livres à relire, ou que je ne passerai pas, ou qui sont datés par rapport à un sujet (typiquement les livres d’actualités) et dont je ne souhaite pas m’encombrer dans un espace physique de la bibliothèque. Les livres qui vont beaucoup me plaire, je vais les racheter en format papier.
Le livre numérique est pour moi la forme qui rend la circulation, le prêt quasi impossible : il faut que la personne à qui on veut le transmettre soit équipée, que les fichiers soient interopérables. Et au final, j’ai toujours l’impression de faire quelque chose d’illégal, car ces fichiers m’appartiennent-ils réellement ? En fonction des conditions générales d’utilisation, il est souvent clair que c’est un unique droit d’usage (une licence à lire le document) et que la transmission par l’échange semble être fortement déconseillée (quand elle n’est pas rendue impossible).
Je trouve les réflexions sur ce qu’est le livre numérique actuellement (c’est-à-dire essentiellement la mise à disposition du fichier en lieu et place de l’objet physique) très intéressantes. Quelles pourraient être les formes d’un livre numérique incluant d’autres possibilités autorisées par le multimédia (sons, images,vidéos) ? Et est-ce qu’en tant que lectrice je serai séduite par ce type de procédés ??
Dans tous les cas; c’est un livre que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire. Je ne peux que vous le conseiller 🙂
J’ai beaucoup aimé aussi le travail de mise en page, le choix de la couverture et des illustrations pour séparer les différentes parties de l’ouvrage. Tout cela concourt aussi au bonheur de la lecture.
Le livre-échange – Vies du livre et pratiques des lecteurs de Mariannig Le Béchec – Dominique Boullier – Maxime Crépel – Editions C&F – 284 pages
d’autres avis: Corinne Delmas – Openedition